Le sharpen est souvent un chemin de croix pour le photographe numérique.
Trop peu on trouve ça mou, trop et ça agresse l'oeil.
Ici nous allons voir différentes méthodes pour arriver à nos fins.
Mais il y a d'abords quelques éclaircicement à retenir.
Premierement
Ne jamais juger du sharpen à 100 %. Pourquoi ? La raison est bien simple. Cette vue ne correspond pas à la réalité d'une impression. Le 100 % correspond à une vue à 72 dpi ou 92 dpi. Ce qui est loin d'une impression à 200 ou 300 dpi.
Pour bien juger, il faut correspondre la vue à la réalité. Une réduction à 50% ou en taille d'impression (en rélation directe avec les dpi), vous donnera la réelle appréciation de la netteté.
Deuxièmement
Une chose à retenir. Le sharpen, ce n'est pas le piqué. Le piqué c'est le nombre de détails précis que le capteur est réellement capable de fournir à l'aide de l'optique. Vous devez également retenir que toutes les optiques ne se valent pas. Certains sont molles et d'autres bien plus piquées.
Il va de soi, que le couple diaphrame/obturateur est capital. Une prise de vue à 1/10e - 1.4, ne donnera jamais le même détail, piqué et netteté des contours qu'une autre à 125 - 11.
Retenez donc que le sharpen, c'est avant tout la netteté des contours très proche du contraste.
Troisièmement
Un bon sharpen commence par un contraste adéquat. On peut mettre le sharpen que l'on veut.
Si le contraste de suit pas la netteté ne suivra pas. On parlera de photo molle ou grisâtre pour du noir et blanc.
Quatrièmement
La sensibilité. Quand on monte en iso on parle de sensibilité lente. Ceci nous ramène au point 2 avec la vitesse d'obturation. Cela revient à shooter lentement. Donc au plus on monte en sensibilité, moins de piqué et de netteté on aura.
Les outils
Il faut retenir que tout boîtier possède un sharpen, généralement sur 3 ou 4 niveaux. Seul un soft propriétaire est capable de gèrer en raw le sharpen du boîtier. Par exemple Capture NX est le seul à exploiter le sharpen des boîtiers Nikon. Ou bien entendu une sortie directe en jpeg.
Tout les softs ne se valent pas pour le sharpen. tout est une question d'algorithmes. Perso et avec l'expérience que j'ai acquise de par mon métier et la photographie. J'en retiens 3.
Capture One est un derawtiseur avec l'un des meilleurs sharpen avec son softsharpen. Photoshop CS2 avec l'introduction du smartsharpen, est terriblement efficace et NikSharp un outil d'un nouveau genre, le sharpen sélectif par groupe de couleur.
Méthode Pro A
Nous avons depuis longtemps opté pour une méthode vraiment efficace. C'est la méthode LAB. Pourquoi LAB et pas une autre ? L'outil de prédilection étant bien entendu Photoshop.
Les artéfacts les plus connus sont des franges avec un halo autour des couleurs lorsqu'on applique un sharpen.
L'avantage de passer en couche LAB, c'est que les couches différencient la luminosité des couleurs. Donc notre but est d'agir uniquement sur la couche de luminosité à savoir la couche L. On ne touche jamais à la couleur, d'où l'absence de franges avec cette méthode.
Dans l'exemple qui va suivre. Aucun sharpen n'a été appliqué sur l'image de départ, c'est brut depuis Capture One Pro.
Etape 1
Je préconise toujours de rester en 16 bits, pour garder un histogramme le plus propre. On convertit notre image de RGB à LAB.
Menu Image > Mode > Lab Color
Etape 2
On duplique le layer (calque), ainsi on garde une plus grande souplesse de travail. Nous travaillerons uniquement sur la copie.
Palette calque > glisser/déposer l'image de fond sur l'icone de création de calque
Toujours sur la copie renommer sharpen. On va dans l'onglet channel (couche). On passe sur la couche L (luminosité ).
Vous remarquez que l'image apparait en gris relativement clair.
Etape 4
On va utiliser le SmartSharpen de Photoshop CS2. Pourquoi celui-ci et non le classique ?
Pcq il offre un contrôle plus précis sur les hautes et les basses lumières. ce qui produit un sharpen bien plus selectif que le classique.
Dans la fenêtre passer en mode avancé. Ce mode vous offre 2 nouvelles options.
La fenêtre principale permet d'agir sur les classique gain et rayon. ainsi que une correction des flous de bougé et d'optique (attention au bon choix). Accurate est un algo plus précis. Généralement, un rayon de 0,6 - 0,8 et un gain de 125-135, donne le meilleur compromis. Mais attention en mode Advanced, de nouveaux horizons s'ouvrent à nous.
Le mode Shadow et Highlight permet de travailler avec une précisions diabolique.
Le classique radius agit sur le rayon. Fade permet de diminuer l'intensité tonale sur une gamme de tonalité.
Il n'y a pas de réglage idéal, tout dépend de la nature même de l'image. Il faut donc souvent y aller par taton.
Etape 5
On repasse en mode couleur globale, pour visualiser le résultat.
Le reste est très simple, grâce à la copie du calque on peu doser l'opacité.
Avant
Après
C'est tout pour cette méthode
Méthode Pro B
Saviez-vous qu'on peut appliquer un sharpen sur la lumiosité sans passer par le Mode Lab ? Photoshop garde un menu un peu secret pour pas mal de monde, même chez les pros. C'est l'option Fade.
Pour commencer vous allez appliquer votre sharpen en rgb d'une manière assez classique. Mais je favorise toujours le SmartSharpen de CS2.
Etape 1
On applique le sharpen de la méthode pro A.
Etape 2
Vous allez dans menu edit > fade
Etape 3
Vous choissisez lighting (luminosité) directement après le sharpen !!!
C'est tout !
Bon ne revons pas. Les 2 méthodes ne sont pas indentique dans leur manière d'appliquer le sharpen à la luminosité. Mais c'est également très efficace.
Une chose à savoir c'est que cette option fonctionne pour tout filtre appliqué. elle est pas belle la vie ?
Derniers conseils pour la route
Comme je l'ai précisé plus haut. Travailler en vue à 50% et surtout vérifier à 100 % si le taux de sharpen n'est pas excessif.
En raw, je préconise toujours de faire un pré sharpen léger. Tout comme un agrandissement ou réduction d'image, il est toujours préférable de travailler par palier.
Un autre truc, c'est de toujours laisser le sharpen au dernier moment. Pourtquoi ?
Pcq quand on travaille sur les niveaux et le contraste ceux-ci améliorent la perception de la netté d'une image. De plus ça laisse plus de latitude pour réutiliser l'image à divers formats. Vu que le sharpen doit être appliqué en fonction de la définition de sortie.